MALADIES ET SOINS DES OREILLES
Otites externes Mettre des gouttes dans les oreilles Soins aux oreilles Les oreilles du chat
LES OTITES EXTERNES
          L’inflammation du conduit auditif est une cause fréquente de consultation. Les manifestations en sont la gêne, le prurit, l’odeur forte, la douleur et la rougeur du pavillon. Les causes sont diverses.  
          Il existe une forme contagieuse : c’est l’otite parasitaire causée par la présence d’acariens qui vivent et se reproduisent dans la lumière du conduit. Chez le chat, c’est sans doute la forme la plus fréquente. Elle atteint les deux oreilles, se transmet par contact entre chiens et chats, mais ne représente aucun danger pour l’humain. 
          Les autres formes d’otite associent des facteurs inflammatoires et infectieux de façon interactive. Lorsqu’une seule oreille est atteinte, la cause est souvent ponctuelle, d’origine externe : corps étranger, courant d’air froid, pénétration de liquide, etc. Un traitement spécifique instauré précocement permet d’éradiquer le mal. Lorsque les deux oreilles sont atteintes, il s’agit souvent d’un problème plus général : allergie, gale, déséquilibre hormonal, etc. D’autres signes cutanés peuvent s’y associer. L’application d’un simple topique n’apporte pas de solution durable. Les traitements sont souvent longs et il est préférable de bien rechercher la cause précise.

METTRE DES GOUTTES DANS LES OREILLES
          Les otites externes, fréquentes chez le chien et le chat, se traitent par application directe dans les oreilles de topique sous forme liquide ou semi-liquide, aqueux ou gras. Les conduits auditifs des carnivores sont constitués d’une partie verticale qu’on peut palper, et d’une partie horizontale conduisant au tympan. A cause de cette grande longueur relative, un produit déposé à l’entrée ne diffusera pas spontanément jusqu’au fond sans une aide extérieure. La technique de mise en place est donc fondamentale. 
          Une oreille encombrée de poil devra être épilée au préalable. Les animaux de petite taille seront placés en hauteur sur un tapis antidérapant. Ne pas effectuer les manœuvres parterre à quatre pattes, dans le panier du chien ou sur le canapé ! La tête doit être maintenue dans l’axe du corps (ni tournée vers le haut, ni sur un côté). L’opérateur tient le pavillon d’une main, en tirant légèrement vers le haut afin de favoriser l’ouverture du conduit et de réduire la courbure. Avec l’autre main, il introduit l’embout du flacon ou du tube selon un axe vertical si la tête est en bonne position, exerce une pression pour faire sortir le produit, puis masse le cartilage du conduit entre le pouce et les autres doigts afin de pousser le liquide vers le fond. Ne jamais lâcher le pavillon afin la fin de l’opération.

SOINS AUX OREILLES
          Chez le chat, aucun soin particulier aux oreilles n’est requis habituellement sauf en cas de problème avéré. Chez le chien, on observe de grandes variations en ce qui concerne la morphologie et la structure même de cet organe qui constitue dans tous les cas une zone sensible. Certains individus ont des oreilles naturellement propres et dégagées, et dans ce cas, il est inutile de faire du zèle : on ne touche à rien et on se contente de surveiller. D’autres ont les oreilles envahies de poils ou constamment souillées de cérumen, mais aucun symptôme évocateur d’une gêne réelle n’est à noter. Dans ce cas, on n’est pas obligé non plus de pratiquer des soins particuliers, car une modification de l’équilibre, même minime, peut engendrer des réactions en chaîne et aboutir à terme à une otite. Enfin, il y a ceux qui manifestent régulièrement des symptômes spécifiques : tête penchée, oreilles secouées et grattées, odeur forte. Ils nécessitent ainsi des soins planifiés, parfois d’ordre général en sus, dont le principe est de favoriser une bonne aération de tout le conduit et de réguler la quantité de cérumen afin que les populations bactériennes et fongiques ne dépassent pas un certain seuil au-delà duquel démarre l’inflammation.
Lorsqu’une inflammation du conduit sévit ou que le cérumen est trop abondant, des soins locaux, et parfois généraux, sont apportés. Au préalable, il peut être nécessaire de dégager l’orifice et son pourtour de la présence des poils.
Le coton-tige : l’utilisation de ce petit instrument, chez le chien et le chat, a pour but, non pas de nettoyer, mais d’évaluer la quantité et les qualités physiques du cérumen : couleur, odeur, consistance. On l’introduit dans la première partie du conduit, on effectue un mouvement de ramassage et on observe le prélèvement. Sur une paroi enflammée, le contact du coton sec peut être irritant et douloureux.
Le nettoyage : il s’effectue en principe à l’aide d’un produit nettoyant spécifique. En tenant fermement le pavillon et en le tirant doucement vers le haut, afin d’orienter correctement l’axe du conduit, on introduit la canule à l’intérieur, on exerce une pression et on retire le flacon sans lâcher l’oreille. On masse aussitôt la paroi cartilagineuse, puis on ramasse ce qui ressort avec du coton. L’opération peut être réitérée.
Le traitement : le principe de la manipulation est le même. La quantité introduite doit être ajustée à la taille du conduit et le massage est également très important.


LES OREILLES DU CHAT
          Chez le chat en bonne santé, les oreilles ne demandent habituellement aucun entretien. Les pavillons restent naturellement bien dégagés et propres. Les conduits sont peu encombrés de cérumen : lorsqu’on y passe un coton-tige, ce dernier ressort quasiment vierge.
          Les atteintes du pavillon se manifestent par des croûtes, des zones enflammées et des dépilations. Les plaies de morsures sont fréquentes, avec parfois perforation, voire amputation d’une partie du lobe. Chez les chats blancs, on observe, sur les bords, des lésions chroniques dues à l’action du soleil et qui peuvent finir par cancériser. Attention aux petites dépilations, à l’aspect anodin, qui ne démangent pas toujours, mais qui peuvent être l’expression de la teigne, maladie parasitaire fort contagieuse aux autres mammifères et à l’homme, due à un champignon. Les pavillons sont aussi une zone de prédilection pour l’expression des maladies cutanées à composantes immunitaires, allergiques et autres.
          Les atteintes du conduit se remarquent par l’apparition des mouvements de grattage de la base de l’oreille. Les pavillons sont parfois abaissés et animés de petits mouvements convulsifs. Les affections classiquement rencontrées sont la gale de l’oreille, ou otacariose, due à la présence d’un acarien, les habituelles otites externes bactériennes ou fongiques, avec souvent une composante allergique, sans oublier les tumeurs.
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