DENTISTERIE
Les dents du lapin Le déchaussement des dents Entretien bucco-dentaire Traitement des gingivites
TRAITEMENT DES GENGIVITES
           Le traitement des gengivites passe avant tout par la désinfection de toute la cavité buccale. Cela n’est possible qu’après l’élimination des réservoirs à bactéries que constituent les plaques de tartre et les poches remplies de débris alimentaires en périphérie des dents partiellement déchaussées.
          La première phase d’un traitement efficace commence donc par le détartrage et le curetage des espaces périodontaux, ainsi que l’extraction des dents condamnées. L’intervention, pratiquée sous anesthésie générale, se poursuit par le polissage des surfaces dentaires , de façon à éliminer les micro-aspérités et retarder ainsi le retour de la plaque dentaire. On utilise ensuite des antibiotiques. Certains conviennent mieux que d’autres, du fait de leur spectre et de leur capacité à se concentrer dans la salive et les tissus concernés. Les topiques locaux (collutoires, pâtes dentaires) sont utiles, mais pas toujours suffisants.
          L’apparition d’une gengivite peut survenir dans le cadre d’une pathologie plus générale. Des examens complémentaires peuvent être nécessaires (bilan sanguin, biopsie, etc), car il est alors important de traiter la cause réelle. En prévention, les laboratoires et fabricants d’aliments ont commercialisé de nombreux produits : pâtes dentifrices, croquettes, comprimés et divers objets à mastiquer, etc. Certains sont sérieux et très utiles, d’autres sans grand intérêt selon le concept et la qualité de fabrication.

L’ENTRETIEN BUCCO-DENTAIRE
          Les soins de la bouche et des dents font partie intégrante de l’hygiène générale de nos chiens et chats, car les conséquences sanitaires à terme peuvent être très importantes. Pour pouvoir les assurer, l’animal doit être suffisamment docile. Cela commence donc par une bonne éducation générale dès le plus jeune âge, et en particulier par la répétition des manipulations bucco-dentaires, naturellement mal acceptées au départ. Dès l’éruption des dents adultes, la plaque dentaire a déjà tendance à se former, puis à se minéraliser pour constituer le tartre. La prédisposition à ce phénomène varie énormément selon les individus. 
          La prévention doit donc démarrer très tôt dans la vie. Il n’existe pas une méthode unique, absolue pour ce problème, mais un arsenal de petits moyens qui, bien appliqués, se révèlent très efficaces : pâte dentaire par brossage ou application au doigt (compresse ou doigtier), lamelles et comprimés à mâcher, croquettes alimentaires spécifiques. Dans les cas les plus rebelles, on peut associer toutes ces méthodes de façon continue. La consultation vaccinale annuelle constitue l’occasion de faire le bilan et de décider des moyens à mettre en œuvre, en commençant si besoin par le détartrage complet pratiqué sous anesthésie générale.


LES DENTS DU LAPIN
           Le lapin a une dentition assez primitive. Il possède deux paires d’incisives sur la mâchoire supérieure et une paire sur l’inférieure. Ces dents, dont les racines sont très longues, poussent de façon continue et l’émail n’est présent que sur la face antérieure, d’où la taille en biseau. Les canines sont absentes et il existe un espace assez long entre les incisives et les prémolaires. De chaque côté des mâchoires, il y a en haut trois prémolaires et trois molaires, et en bas, deux prémolaires et trois molaires.. Le nombre total de dents est ainsi de vingt-huit.
          Les incisives servent à prendre, à casser, à couper la nourriture qui est amenée ensuite, par la langue, vers l’arrière de la cavité buccale où elle est broyée grâce à des mouvements de va-et-vient d’avant en arrière (mais pas latéralement comme chez d’autres herbivores).
          Les anomalies dentaires sont fréquentes et habituellement considérées comme héréditaires, d’où l’importance d’écarter de la reproduction les sujets atteints. Les incisives en décalage ne s’usent plus et poussent démesurément, la seule solution est alors de les couper régulièrement. Les molaires peuvent présenter des saillies qui blessent la muqueuse voisine. Les symptômes de ces affections sont la difficulté à se nourrir ou le refus total, ainsi qu’un écoulement de salive qui souille la peau de menton et du cou. Une anesthésie générale est souvent nécessaire pour évaluer l’étendue des lésions.

LE DECHAUSSEMENT DES DENTS
          Le mécanisme du déchaussement peut se schématiser ainsi : la plaque dentaire se dépose et se calcifie pour former le tartre, surtout à la jonction gencive-émail ; une inflammation de voisinage apparaît alors, s’étendant aux tissus qui entourent la dent (gencive, os alvéolaire, ligament qui maintient la dent dans son alvéole) ; les tissus sont progressivement détruits, le tartre gagne du terrain et la dent devient mobile.
          Le déchaussement peut n’intéresser qu’une seule des deux ou trois racines que comporte certaines dents. Au-delà d’une certaine limite, il devient de toute façon irréversible et il est alors préférable d’extraire au plus vite les dents condamnées, même si elles sont nombreuses. C’est certes une question de confort pour l’animal (douleur) et pour le maître (odeur), mais surtout la nécessité de supprimer un ou des foyers infectieux chroniques qui ont des conséquences sanitaires à la fois locales et générales, en particulier par migration de bactéries vers des organes cibles (rein, cœur, fois, etc.). Il n’y a donc pas d’alternative, mais on peut se rassurer en sachant qu’un carnivore édenté peut manger et digérer la nourriture qu’on lui présente sans aucun problème.

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